Par Hugues Goosse

Nous avons maintenant quitté définitivement notre camp sur le promontoire de glace que nous avons baptisé T-Ice Rise (TIR), pour Tison Ice Rise. Nous l’avons annoncé à notre scientifique en chef, dont c’est sans doute la dernière mission en Antarctique, lors de notre dernière soirée sur le site.

Le choix d’une dénomination officielle pour un endroit en Antarctique dépend d’une commission spécifique. C’est donc compliqué et prend beaucoup de temps mais pour nous cela restera le TIR.

Jean-Louis prêt de la tour en bois qui protège le trou de forage et qui sera enlevée l’année prochaine pour effectuer de nouvelles mesures

Le démantèlement du camp a été un peu plus perturbé que prévu car une tempête a sévi durant les derniers jours. Elle était moins sévère que celle qui nous a touché fin 2018 mais, durant le démontage de la tente de forage, il a fallu toute l’expertise de nos accompagnateurs et une implication de tout le groupe pour éviter qu’elle ne s’envole. Si le vent s’était engouffré dans la toile, il aurait suffi de quelques secondes pour qu’elle soit emportée …

La logistique et l’organisation en Antarctique sont pleins de surprise. Nous étions sensés quitter le camp le 12. Après un report au 14 et une annonce pour la nuit du 12 au 13 nous somme finalement partis le 13 au soir.

Nous sommes passés par le camp où nous avions dormi quelques nuits lorsque nous avons effectué les mesures sur le promontoire de glace (FKIR) et sommes finalement arrivés à la station Princesse Elisabeth après 20 heures de voyages dans notre cuisine. Nous avons discuté un peu, joué à des jeux de sociétés et surtout dormi après ces nombreuses courtes nuits, malgré les cahots dus à la qualité de la ‘route’ !

L’équipe à l’arrivée à la station Princesse Elisabeth.

L’étape suivante est de ranger le matériel dans les bonnes boites pour le ramener en Belgique conformément aux documents préparés pour la douane. Nous avons aussi trié tous nos déchets pour les placer dans les containers adéquats.

Nous avons aussi préparé le retour des carottes de glace. Après notre départ, elles seront emmenées à Perseus, une piste aérienne proche de la station Princesse Elisabeth. Elles s’envoleront ensuite dans la soute d’un l’Iliouchine vers le Cap et puis rentreront par bateau dans un container congélateur vers Anvers. Elles sont attendues à Bruxelles début mars. Cette étape est toujours un peu stressante car elles ne peuvent évidemment pas fondre durant le trajet, ni même se réchauffer car cela entraînerait des réactions modifiant la composition de certains composants !

La station Princesse Elisabeth un jour de neige.

Pour notre départ de la station Princesse Elisabeth, nous devons attendre la bonne fenêtre météo. Plusieurs date et trajets avaient été évoqués au court des derniers jours. Si tout va bien, il est finalement prévu de rentrer via la base aérienne de Novo et Le Cap comme à l’aller. Départ prévu le 19 janvier et arrivée le 21 à Bruxelles en fin d’après midi si tout se déroule comme prévu.

Carte de la région au nord de la station Princesse Elisabeth (PEA) montrant la localisation de notre premier camp où nous avons passé quelques nuits (CAMP), le premier promontoire de glace que nous avons visité (FKIR) et le second ou nous avons établi notre camp principal et foré la carotte de glace (TIR). Image from Sainan Sun

Carte de la région au nord de la station Princesse Elisabeth (PEA) montrant la localisation de notre premier camp où nous avons passé quelques nuits (CAMP), le premier promontoire de glace que nous avons visité (FKIR) et le second ou nous avons établi notre camp principal et foré la carotte de glace (TIR). Image from Sainan Sun