Par Hugues Goosse
Il ne faut pas faire de généralités parce que la perception est très différente dans certaines bases américaines ou plus de 1000 personnes peuvent être présentes en été et la station Princesse Elisabeth qui peut accueillir une cinquantaine de personnes au maximum.
On peut quand même dire sans inquiétude qu’on rencontre beaucoup moins de gens qu’ailleurs et que si on prend la motoneige le matin pour aller sur le terrain, même aux heures de pointes, on ne croise pas grand monde.
Quelle que soit leur fonction ou leur travail, une des choses les plus claires est que pratiquement tous les gens présents en Antarctique sont très enthousiastes. Les motivations et objectifs peuvent être variés, mais ils se rendent compte de la chance unique d’être dans un environnement extraordinaire.
Les touristes visitent principalement les zones côtières, en particulier celles au sud du Chili et de l’Argentine, à partir de bateaux de croisière. C’est là aussi que la faune est la plus riche et facile d’accès.
On rencontre donc très peu de touristes ou voyageurs sur le continent lui-même. Il y en a quand même quelques un, que soit pour faire des randonnées extrêmes ou pour simplement profiter de l’endroit et du paysage de manière un peu moins aventureuse.
La logistique prend une grande place en Antarctique. A la station Princesse Elisabeth, des travaux de maintenance doivent être entrepris chaque année et des agrandissements ou aménagements sont souvent réalisés. De nombreux mécaniciens, charpentiers, électriciens ou ingénieurs travaillent donc pour terminer les différentes tâches avant la fin de la saison d’été en mars et la fermeture de la base pour huit mois.
Les missions sur le terrain et les traverses vers les camps qui servent de base pour les observations nécessitent de nombreux chauffeurs et guides de montagne. Il faut d’abord reconnaître le terrain afin de s’assurer que les déplacements sont sécurisés et ensuite acheminer le matériel et les personnes vers leur destination.
Des rotations ayant lieu régulièrement, le personnel n’est pas présent en continu tout au long de la saison. En moyenne, l’effectif à la station Princesse Elisabeth a tourné pendant notre mission autour d’une vingtaine de personnes, ce qui constitue souvent la majorité des occupants.
Finalement, on peut croiser d’autres scientifiques, ce qui est logique sur un continent officiellement dédié à la science. Il y a tout d’abord l’équipe participant à votre projet, avec qui vous partagez vos activités de tous les jours, et puis ceux que vous croisez soit aux aéroports, soit à la base en elle-même. Vu la taille du continent, il est peu probable d’en rencontrer par hasard sur le terrain !
Laisser un commentaire