par Hugues Goosse
Même si nous avons 24 heures de lumière en cette saison, la température est plus élevée à midi quand le soleil est plus haut au-dessus de l’horizon qu’à minuit. Près de notre camp, à l’emplacement de nos stations météorologiques , la différence entre le jour et la nuit est généralement de l’ordre de 5 à 10 degrés.
Par conséquent, les nuit peuvent encore être froides avec des températures en dessous de -10 ° C. Néanmoins, quand le soleil se lève à nouveau et frappe nos tentes orange individuelles, nous bouillons rapidement dans nos sacs de couchage!
En cas de températures aussi basses, vous avez probablement déjà entendu des personnes se questionner sur le réchauffement climatique ou réclamer une hausse de température qui nous éviterait de telles conditions. Nous savons qu’il est normal d’avoir des journées particulièrement froides ou chaudes. Cela dépend des conditions météorologiques et n’est généralement pas du tout lié au changement climatique.
Néanmoins, une succession d’événements chauds ou une tendance marquée au réchauffement peuvent être la signature de l’impact local des changements globaux. C’est clairement le cas dans l’Arctique où l’augmentation importante de la température de surface et la fonte de la glace de mer ont été attribuées sans ambiguïté au changement climatique induit par l’homme.
La situation est différente en Antarctique et dans l’océan Austral. Depuis 1979 (c’est-à-dire depuis le début des estimations fiables reposant sur des mesures par satellite), il n’y a pas eu de tendance claire de l’étendue des glaces de mer dans l’océan Austral. La péninsule antarctique et l’Antarctique de l’Ouest se sont beaucoup réchauffés depuis les années 50, mais ce n’est pas le cas d’autres régions de l’Antarctique de l’Est.
La dynamique du climat implique que le réchauffement actuel dû aux activités humaines devrait être moins important en Antarctique que dans l’Arctique1. L’Antarctique est aussi caractérisé par de grandes variations climatiques d’origine purement naturelle. Le signal dû au réchauffement de la planète n’a donc pas encore clairement émergé de la gamme des fluctuations naturelles aux hautes latitudes de l’hémisphère sud.
En d’autres termes, nous ne savons pas encore précisément quelle partie des changements observés en Antarctique sont dus aux activités humaines et lesquels sont dus aux variations naturelles du système, ce qui appelle de nouvelles études dans cette région importante pour notre planète.
1 L’océan Austral contient une énorme quantité d’eau froide. Il faut beaucoup d’énergie pour le réchauffer. Cette énergie est tirée de l’atmosphère, empêchant ainsi un réchauffement important de l’air en contact avec l’océan et plus généralement du climat aux hautes latitudes sud. De plus, en raison de la dynamique de l’océan Austral, les eaux de surface réchauffées par les échanges avec l’atmosphère sont continuellement transportées en profondeur et remplacées par des eaux plus froides, ce qui amplifie le rôle de régulateur de la température de l’océan Austral.
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