par Sarah Wauthy
Le bilan de masse (MB) de la calotte mesure les variations de la masse totale de la calotte. C’est donc la différence entre l’accumulation de glace due aux chutes de neige et les pertes de masse de glace, principalement dues à la fusion locale (et à la sublimation) et au transport de la glace vers l’océan, où la glace fond finalement.
Plus précisément, le bilan de masse de la calotte glaciaire est la différence entre le bilan de masse en surface (BMS), la décharge de glace solide (D, la formation d’icebergs) et la fonte à la base des plateformes de glace flottantes au contact de l’océan (partie de la calotte qui devient flottante sur l’océan – en vertu du principe d’Archimède – dans les régions côtières de l’Antarctique) (F) : BM = BMS – D – F.
Le bilan de masse de la calotte Antarctique est l’indicateur principal de « l’état de santé » de la calotte et il affecte directement le niveau marin : la contribution de l’Antarctique à la hausse du niveau marin dépend de l’évolution de son bilan de masse dans le futur proche, dans le contexte du réchauffement anthropogénique. Alors que la décharge de glace solide et la fonte à la base de la plateforme de glace flottante sont relativement bien contraintes par les observations, le bilan de masse en surface est encore mal évalué.
Le bilan de masse en surface est la différence entre la masse entrante (l’accumulation) et la masse sortante (l’ablation) à l’interface de la calotte : l’accumulation est due aux précipitations de neige alors que l’ablation est due aux processus de fonte (fusion et sublimation), au ruissellement d’eau liquide et au transport/érosion par le vent.
Ce bilan de masse en surface est caractérisé par de fortes variations spatiales et temporelles : les précipitations neigeuses dépendent de la topographie locale mais aussi de phénomènes à grande échelle tels que la circulation atmosphérique ou la couverture de l’océan par la banquise.
Il est donc essentiel de mieux évaluer la variabilité de ce bilan de masse en surface grâce aux données obtenues sur le terrain et après analyses en laboratoire et ce, afin de pouvoir correctement modéliser les différentes contributions au bilan de masse de la calotte glaciaire et ainsi être capable de projeter les changements de niveau de marin dus aux activités de l’Homme.

Bilan de masse en surface (BMS, 1989-2009) de l’Antarctique (à gauche) et du Groenland (à droite) en kg.m-2.an-1 à partir de RACMO2 (qui est un modèle climatique régional). Les courbes de niveau (en pointillés) sont montrées par 500 m. La Figure est extraite de Van den Broeke et al. (2011).
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